Dernière tour de France construite pour la production de plombs de chasse, une des 15 dernières subsistant dans le monde, la Tour à plomb de Couëron a été classée Monument Historique en 1993 comme témoin de ces édifices naguère nombreux.
En quelques dates
1861 : Installation des Fonderies et Laminoirs de Couëron.
1877 : Construction du bâtiment de direction la Fonderie, de la grande halle Médiathèque, de la Tour à plomb…
1879 : Les fonderies fusionnent et prennent le nom de Pontgibaud.
1932 : L’usine emploie 1200 ouvriers. Elle est le premier producteur français de plomb. La production de plombs de chasse est interrompue en 1957.
1975 : Grève et mouvement des Douze femmes en colère
1988 : Fermeture définitive de l’usine Tréfimétaux de Couëron
2009 : Inauguration de l’Espace de la Tour plomb et du magasin à Huile.
2014 : Ouverture de la Médiathèque Victor-Jara
Symbole de réussite
L’attention portée à l’architecture et au décor montre que la tour devait symboliser la réussite des Fonderies et laminoirs de Couëron. Cette usine fut créée pour la transformation du minerai de plomb acheminé par la Loire. Elle diversifia ses productions à partir de 1877 en développant des produits finis à base de plomb (céruse, minium, plombs de chasse…) ou cuivre (plaques, câbles et fils).
Une architecture remarquable
Construite de 1875 à 1877 par l’architecte nantais Léon Lenoir et l’Entreprise Lemut et Guérin, la Tour de Couëron copie et dépasse sa jumelle nantaise, la Tour de Launay (56 m), avec ses 69,40 m de hauteur pour un diamètre de 11,30 m à sa base. Le fût élancé présente un décor très sobre : maçonnerie de moellons de gneiss tirés de la carrière dans laquelle s’est installée l’usine, animé de fenêtres en calcaire percées en alternance.
La partie haute de la tour a fait l’objet d’un riche programme décoratif : une galerie de circulation en calcaire entourée d’un garde-corps en fer forgé, huit arcades plein cintre surmontées de briques, couronnement crénelé, couverture en zinc. L’intérieur de la tour est pratiquement vide. L’accès à la chambre haute est composé de 9 échelles de bois, rythmées par des paliers.
La fabrication du plomb de chasse
Les tours à plomb sont apparues en France au XVIIIè siècle pour produire des plombs ou de la grenaille. Un mélange de plomb, d’arsenic (pour la malléabilité) et d’antimoine (pour la dureté) est préparé dans la partie basse. Les lingots obtenus sont montés à la chambre de coulée où se trouve l’équipement nécessaire à la production : chaudières pour refondre le plomb avec leur hotte, 21 poêlons percés rangés dans un râtelier, des louches, pelles, seaux, burettes… La chute des billes sur une grande hauteur permet d’obtenir des billes parfaitement sphériques recueillies dans deux cuves remplies d’eau placées au niveau inférieur. Les plombs produits à Couëron étaient réputés pour leur grande qualité. Dans la tour comme dans le reste de l’usine, les ouvriers travaillent alors dans des conditions difficiles, dues notamment à la nocivité du plomb.
Un témoin majeur
L’usine de plomb de Couëron, devenue Tréfimétaux, connait une histoire emblématique des industries de la Basse Loire : installation au XIXe siècle et développement considérable jusqu’à 1955, puis lent déclin et fermeture au même moment que les chantiers navals de Nantes. Au-delà de Couëron, elle témoigne désormais de l’industrialisation qui a transformé l’estuaire de la Loire en un bastion industriel et ouvrier.
Une partie des bâtiments de l’usine, réhabilités par la Ville de Couëron, sont aujourd’hui devenus services administratifs, espaces culturels et associatifs, salle de concert et médiathèque.
Découvrez l’histoire et le patrimoine de Couëron
>> Découvrir les balades et randonnées couëronnaises
Des carnets de balade sont également disponibles en mairie et dans les lieux culturels de la Ville.
>> Découvrir les jeux de pistes numériques gratuits, mêlant ballades et patrimoine à Couëron